dimanche 6 janvier 2019

Au bord des cendres, il accumule et il déploie.



Il est perdu dans la forêt des poussières, dans le grand rire tendu sur le fil, sur le fil, sur la reconnaissance. Étendu, il parle et enchante : venez, venez, entendez, écoutez, voyez, sentez, il parle et il écoute. Aux blanches certitudes il tend un miroir au tain d’argent de lune, au fond, il inspire, en fond, il inspire, et il donne le langage, le langage : l’amour tendu, offert.

Il témoigne, il témoigne, il est seul, le seul, d’un désir fervent, d’une ardeur agissante, il reconnaît et ploie sous la tendresse. La lune est levée, le froid est revenu. Il entend, il chante dans l’inconfort, le temps est suspendu aux illusions toutes grandes, la peur partout, et le châtiment.

Il engrange sur le dos, sur le dos il connaît un vrai supplice : arrêtez vous et montez au balcon, suspendez le regard, donnez des nuits noires et froides et commencez, il faut reconnaître ce qui est connu, il faut fatiguer la bête, il faut assommer les fantômes.

Il est monté au rebord de la fenêtre et chante : les nuits sont froides et pleines de sursauts de lune argentée, de ficelles tendues au poids, en poids une cage, un fardeau, une volonté sans faille, il tire sur les fils et donnent du retour, il a grimpé le pont, un soupir plus un autre, une ardeur nouvelle et argentée, une inscription dans le décor, dans la sombre chambre, en attendant le jour. La nuit plus froide, l’argent plus pur, le fil tiré, tiré, et reconnu, entendu, perdu, éblouissant et calme, son silence suivra.

La vague est immense, le cou est trop tiré, sur la pointe des pieds, sur le cœur suspendu au balcon, au rêve épanoui, il se perd, il se perd et il évite l’infini, il entend et il voit de vieilles âmes, des cœurs perdus, des noyés qui disent la surface, il chante sur le pont et retient sous son doigt une part du salut, un retour de l’absence. Le rêve est complet, la stupeur est immense, il considère et retient le meilleur, le meilleur.

La vie avance, il est construit et il perd un à un chaque souffle, une à une chaque stupeur. Il est incompris, il est en demande, il faut offrir, ouvrir et retenir, et l’enfance et les figures. Le passé est posé au balcon, il tourne le dos et le cœur aux ardeurs, aux figures, la vérité est en marche.

Avec aplomb, il trouve l’équilibre, il libère les ombres, il transmet l’inquiétude, la lune est levée, le froid est revenu, il entend, il chante dans l’inconfort, le temps est suspendu, les illusions toutes grandes, la peur partout et le châtiment.

Le langage, l’amour tendu, offert, il témoigne, il témoigne, il est seul, le seul d’un désir fervent, d’une ardeur agissante, il reconnaît et ploie sous la tendresse, la lune est levée, le froid est revenu.

27 Avril 2009.

1 commentaire:

  1. Sur un fil d'argent il avance et recule funambule somnambule. Il avance sous un rayon de lune vers un miroir sans tain sur lequel il jette son souffle. Buée de l’âme où il trace le signe. Le signe de l’illusion, et du temps suspendu sous un ciel d’or et d’argent.

    La mort est là qui l'observe, femme de cendres accoudée au balcon du ciel. Le regard occulté par un voile de glace il souffre le martyre et se meurt. Il souffre comme un insecte sur le dos.

    Le meilleur est sous la cendre. Là, où les rêves sont encore chauds. Songes qui dansent dans le vent, âmes accrochées aux branches, tels des naufragés de la vie. Le meilleur est sous la cendre. Là, où les rêves sont encore au chaud, pelotonnés dans le silence de ce bonheur inespéré.

    La vague est immense, elle se déplie en un cri qui s’étire aux confins du silence. Il s’habille d’écume et se pare d’abondance sous le pli de l’absence.

    Il est en attente sous le figuier, et regarde le parterre de pétales aux reflets d’enfance, ce passé refoulé, retrouvé, amnistié. Un jour nouveau ouvre son cœur "couleur d’orange". Il avance, caresse l’air et étanche sa soif à un quartier de soleil.

    En équilibre…
    sur le fil à plomb
    il essuie les nombres
    et suspend la lune
    clé de sol brune
    sur la portée des ombres

    En équilibre…
    sur un fil de brume
    il déploie tranquille
    la carte du tendre
    sur un sol de cendres




    https://www.youtube.com/watch?v=e52IMaE-3As



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