mercredi 16 janvier 2019

Les méchants règnent.

Ils recommencent, leur vie est claire et parfumée, ils sont sous les branches et, rien sur leur étendard, et rien sur leur corniche, leur trouble est parfumé, la brise est douce, ils reviennent, ils enlacent du regard, du battement d’un cil sur l’autre, le paysage étrangement plat, ils sont enfermés dans l’absence. Ils sont étendus sur le flanc, la terre est basse, le soleil haut, ils tournent sur le dos et comptent les oiseaux.

Ils tournent sur le dos et chantent à corps étrange, la griffe est dure, la terre est basse, le corps perdu au sol, ils embrassent le ciel et comptent les oiseaux au chant levé, au chant lointain clair et vif, et sans limites et sans entraves, sans commandes, ils pleurent leur innocence, le monde est pour les méchants, ils se figurent. Ils étranglent le temps lui-même, ils s’enlacent, ils sont perdus sous le ciel bleu.

Ils recommencent et égratignent ces autres si forts, étrangement éblouis, ils arrachent un linge un autre, ils se retournent et ils entendent, au loin, au ciel si haut, le petit cri joyeux du plus petit oiseau, du roitelet en haut de l’arbre, il s’est trompé, il retourne au fourré, il s’appuie sur la branche, il courbe enfin le roseau. La rose meurt elle égratigne, ils sont perdus dans le ciel même, ils se ferment sous le soleil.

Ils sont fourbus et ils sommeillent. L’eau est chaude et bleue, le temps est clair, la brise souffle, ils fuient sous les ombrages, ils fuient sous chaque feuille, ils comptent les branches, une pour chaque oiseau, une pour chaque bête, ils sont sauvages ils sont enclos de ciel et de frondaisons calmes, ils sont perdus et au berceau, ils comptent les fils, les dentelles, ils sont ensemble, ils sont présents.

Ils soupirent et ils s’enchantent, la brise souffle, le parfum tiède les contemple, ils sont enclos de résolutions calmes, ils sont perdus dans le berceau, ils égratignent d’un clin d’œil les oiseaux calmes, le ciel immense, ils cherchent et trouvent la fraîcheur, le calme est là rond et suave. Ils se regardent et recommencent l’un sur l’autre sur le sien, il y a le mien, les oiseaux volent le ciel est calme.

Ils sont enchantés, ils sont en fuite avant l’orage, avant la clarté de midi, ils chantent bien, ils sont en nage, ils s’affrontent au ciel, partis, ravagés, ils se content des voluptés, des saisons calmes, des peurs laissées, de la raison sur le sol ferme, sur le ciel chaud, sur la fleur écrasée. Ils égratignent les méchants, ils laissent au ciel l’amertume, ils se tournent et comptent les oiseaux, un plus un, plus un.

Ils recommencent à tire d’aile un clair soleil, un vrai matin, ils se penchent et appuient l’un sur l’autre, le cœur penché, le cœur perdu, les méchants grondent, ils sont loin du plaisir, sans bruit ils éclaboussent les dentelles, le berceau penche, ils sont épris, ils sont proches et ils enlacent d’un regard clair, d’un battement du cœur le paysage étrange, fermé derrière les paupières. La vie est lente, la brise souffle.

Ils sont enclos, perdus au berceau, dans l’air du jour, sous le ciel même, au soleil du matin penché, cachés aux yeux, aux oreilles. Les méchants règnent, ils sont cachés, ils trompent ce monde, les parfums battent, ils sont en nage, le matin va finir.

16 Juillet 2009.

1 commentaire:

  1. Ils sont si fragiles sous le vent, et le vent les protège. Il frictionne leur peau de parfums de mélèzes et de pommes de pin. Une odeur de résine enveloppe leurs couffins. Les oiseaux gonflent leurs plumes et séduisent le vent qui roucoule dans leurs cous en une joie de caillou, une musique d’aurore, une buée sur la joue. Il leur chante des mots doux, de tendresse et d’amour, et baisers dans le cou.

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