jeudi 17 janvier 2019

Cela trouble et désespère.



Au sol, ils se bousculent les animaux, ils entrent et sortent et enlacent tout, tenant sans aboutir, sans rien finir, ils entendent, ils voient, ils éclaboussent les orages, ils fondent sur les revenants partis une aube sûre, se tournent sur eux même et défont le chemin.

Ils entendent et voient et liment leurs dents claires, ils étaient bête fauve, ils tournent chat miaulant, ils aiment la saveur de la cage, le frisson des barreaux en or et en argent, la sécurité noire, le clair content, la bouche fine, ils ouvrent grands les yeux, ils fléchissent le dos, le genou est en terre, la peur est distribuée, sur le devant, sur le loin, dans l’erreur, dans la chaleur, l’orage est proche, ils s’en souviennent, ils ferment d’un regard la vérité sur leur visage.

Ils sont effondrés, la lassitude gagne, ils sont perdus et posent au loin sous le soleil, le regard, la ferveur, la certitude énorme, le chapitre sans voix, ils chantent et redonnent et ternissent le jour, ils se rêvèrent assassins et sont victimes et ils expient.

Ils sont entrés à l’aube, ce jour, là dans la moite évidence, dans la candeur dorée, ils ferment les paupières, ils débranchent les arbres, les oiseaux volent loin, ils sont encore inconnus.

Ils se ferment et ils donnent le change, la vertu, ils épargnent et refont, ils se dédoublent, ils s’enchantent, ils sont aveugles et nus et offerts aux passants.

Les animaux vont courir la rue noire, ils vont trembler soudain et effrayer le jour, ils sont beaux et agiles et dansent sur le sol, ils aveuglent les inconnus, ils effrayent les enfants.

Adieu petits perdus, adieu les enfants sages, les animaux retournent et volent la poussière, ils se damnent, ils se grattent, ils effleurent le temps et toute éternité, ils accumulent les couleurs et les drames, ils déploient les drapeaux, ils choisissent le tour, une à une, goutte à goutte, les battues, les cadences, ils sont bruts et vifs et ils percent les sens.

Au sol les âmes pleurent et traînent les erreurs reconnues, les stupeurs effacées, ils offrent un bouquet, une parure noire, ils éclatent et retombent et suivent les ardents.

Le cœur est à l’orage, les méchants sont venus, ils glissent sur les pierres, ils comptent les cailloux, les genoux couronnés, les ardeurs en bannières, la douceur révoltée, ils effritent le vent.

Adieu, ils se confondent à l’orage, ils émeuvent le tout, ils déroulent l’ennui, la peur est sur le front, les cercles en cascade rompent le dur labeur, décoiffent les chapeaux.

Ils se reculent, ils se damnent ils sont assis et nus et ils rêvent d’ardeur, le tour est envolé, la conscience calme, la peur est une offrande, ils chapitrent et succombent et perdent un instant, le pied est suspendu, la sève est en panne, ils roulent au chemin, se frottent de cailloux.

Le travail est terrible, la récompense est rare, les bien perdus, les âges retournés, les ongles griffent le sol, ils n’y comprennent rien et ils obsèdent encore et ils chantent sans rire, la rage est en partance, la défaite est dite, les méchants ont vaincus, les animaux tirent la langue en poussière, ils sont fragiles et nus et offerts, offerts aux tout puissants.

L’ennui, l’orage, le départ, la forge souffle encore, ils ont perdu et ils mêlent les torts, le cœur est en bataille, les lèvres crient la soif. Et tout cela trouble et désespère.

17 Juillet 2009.

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