jeudi 24 janvier 2019

Retour ensemble.

Ils sont ensemble par-delà les nuages. Ils courent dans l’azur. Ils sont en accord et griffes les étoiles jusqu’au cœur de la raison. Ils tirent sur le fil ténu de la déraison et délient l’espérance. Ils sont ensemble, tout à côté et cela leur est bon.

Ils sont là, bien au chaud, bien en place, grands et beaux, forts et tendres, enveloppés de la lumière du ciel. Ils chantent et se lèvent vers le haut, vers le beau, vers le pur, l’éthéré et l’inaltéré. Ils avancent sans souffrance, sans lassitude aucune vers un sommeil tranquille et une douce lenteur. Je les attends au détour du sentier.

Et tout passe si vite qu’on ne les entend pas gémir et puis frémir sous la ramée, sous les nuées, sous la pluie de l’orage qui les fait prisonniers. La vie passe si vite qu’on ne s’attarde pas. « Alors, ami remplis mon verre, encore un et je vas, encore un et je vais, non je ne pleure pas, » c’est la pluie de l’orage qui m’habille de chagrin.

Les uns avec les autres, ils sont, et se frôlent dans leurs habits de laine et leurs épais manteaux. Ils sont un et deux et plusieurs. Ils sont et vont, et viennent sur le sentier, dans le ruisseau, dans cette corne d’abondance présent des Dieux.

L’orage gronde et frappe le ciel de ses doigts électriques. Les enfants sont tranquilles et les bêtes les suivent affolées et dociles. Le ciel crie sa violence et déchire la terre en de grandes plaies béantes qui ravinent sa chair et la noie de ses eaux. Les enfants et les bêtes se serrent les uns les autres, et font le serment de ne point se trahir.

Du fond du ciel sont tombées des étoiles, des étoiles aux yeux de cristal, l'âme illuminée sous la lumière du soir après l'orage. Les enfants et les bêtes s'installent sous le temps, sous le ciel, sous l'étoile, dans la paille de l'étable. Le cœur au sec et le cœur tendre, les enfants et les bêtes savent la lumière au fond du ciel.

Sous les nuages les moutons rêvent de fleurs d’aubépines et de tempes grises. Le temps poursuit sa route vers le sommeil des étoiles au revers du Grand Soir.

Une flaque de lumière, une goutte d'espoir et la vie coule sur les pierres. Le rêve est intact. Le rêve est sage et fertile. Un grain de miracle dans l'air, une larme dans l'œil, le paysage s'effeuille dans le silence de l'étable. Les bêtes sont dociles, l'homme est tranquille, ils sont ensemble et la vie se poursuit.

Le sommeil est sommeil, les moutons apaisés et l’enfant a grandi sur les sentiers défaits.

Maria Dolores Cano, 24 janvier 2019 à 14:24

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