Devant la mer, nacre et iris, il est posé et lentement il chante sur le sable, il tord le cou et inverse le sens des choses, devant la mer, nacre et iris, il chante lentement, il a posé au loin un œil,
et puis un autre, il a tourné la tête, il est perdu dans le lointain, il est fracassé sur le sable, les oiseaux battent l’air, il est enchanté, il est en révérence, le monde est pur et il y est sensible.
Le moment est parfait, il ne sort rien, ni de sa boîte, ni de son temps, il est rafraîchi sur la rive, iris et nacre, le temps est endormi, les couleurs vagabondent, il est tenu par la main,
frappé par le désir, quel émoi, quelle soudaine clarté, il est ainsi suspendu comme sous la fenêtre, comme si la vie était en scène, comme si le tableau agitait les rêves et les sens,
il est sur le sable et face à la mer, il chante, il se domine et étrangle le renouveau et la force battante, il est sur le devant, il plane sur les eaux, il est tendu, un seul but, une seule source,
il est affairé et sensible, l’émoi le tient, le drame est évité, il circule au bord de l’eau, de l’eau, il est sous le charme, il vacille, le poids de chair est bien pesé, posé sur sa balance,
il est en tension et à entendre, il se retourne et voit le temps, ils sont suspendus et tranquilles et l’émoi tremble sur le fil, il cherche et trouve des artifices, il est sensible et en avance,
il se cherche, il embrase le ciel d’un œil, le temps au temps, il est sous le vent, sous les larmes, le sel a coulé sur la joue, les yeux troublés, la bouche sèche, il cherche et trouve,
et y retourne, il est étendu au sol même, au ciel fourbu, au cœur à inventer, il se reprend, il accumule, la vie est lente, le cœur est bon, il se cherche et trouve des os troublés,
des creux à entendre, la mer est là si proche et si grande, le ciel s’y noie, le soleil perd un peu d’éclat pour vivre un drame, le pied tordu, le désir las, la peur étrange, le courage,
il est éphémère et lent, le cœur battu, les yeux au vent, il cherche et trouve et recommence, il est sur tout, sur le front, sur les lèvres, il cherche et trouve et continue,
il entend loin, il porte même le feu au coin, le sel en bouche, il a crié, il est venu, il parle encore, il recommence, la vie si grande, le clair tourment, il se recommande aux étoiles,
elles viendront si clairement tendre une coupe aux orfèvres, ils ont gravé deux noms, deux seuls, ils sont perdus dans le ciel même, ils sont étalés sur la rive, ils cherchent et trouvent
et se font face, il en voit un, il en voit deux, ils sont étendus sous le linge, ils chantent, eux aussi, sur le temps, ils se fermeront sur la rive, le froid vient si précisément, si adroitement
et en pointe saisir au bond la peau grenue, le reste d’air est pour la route, les âmes seules reviendront. Il voit, il songe, il entend, sur le sable clair, le pas du vent, l’air en partance,
les reflets d’argent sur le temps. Devant la mer, nacre et iris, il est posé et lentement, il chante sur le sable, il tord le cou et inverse le sens des choses. Devant la mer, nacre et iris, il est posé.
02 Août 2009.
Face à la mer
RépondreSupprimeril chante le sable
il pose au loin
un œil
nacre et iris
il est aux anges
en révérence
Face à la mer
temps suspendu
en perfection
il est en amour
ouvert aux couleurs
iris et nacre
le désir frappe
Face à la mer
il vole et étrangle
la force vive
il est vulnérable
en émoi
il vacille
au bord de l’eau
iris et nacre
Beauté de vos mots face à cette mer nacre et iris
RépondreSupprimerBeauté de vos mots qui effleurent et élèvent l'âme
face à cette mer d'iris et de nacre... ... merci