lundi 14 janvier 2019

Du balancement à souffler.



Oh, triste, il étire sur le fil le trouble étrange, le grand émoi, la sourde plainte, une variation à l’infini du choc et du malheur, l’herbe sèche, la fleur a fané, l’éternel a soufflé, ils sont perdus sur le chemin, ils sont troublés d’un trouble extrême, du plus grand émoi à saisir, la vie se tord, la chanson est lente. Ils sont perdus au sentier sec, à la blessure, ils sont perdus et effarés et à construire ils recommencent.

Triste, il tire le fil, il dévide sa toile et ses nervures, le lien si long, le tour si beau, il défait son armure, il couche sous son lit ses armes et sa bannière, suspendues au mur armes et bannière, ils chantent tous, les voix mêlées, le torse gros, si gros, gonflé, ils embrasent le matin clair, si clair encore frais, si frais. Ils chantent, chanteront : bois épais redouble ton ombre, frères jaloux, troupe cruelle.

La main criminelle, oh le temps perdu et ignoré toujours, toujours recommencer et se perdre sur le temps, sur le sol, sur la pierre, ils ont dépendu leur bannière, ils sont perdus sur le chemin, soldats marchez et partez en avant, il faut aussi du sacrifice, de la grandeur, du balancement sur la boue sèche, du balancement. Ils sont ravis, ils sont pressés, le poids du corps sur le sol, en cadence.

Ils marchent sur le sol et griffent le chemin, ils sont perdus et ils avancent, il faut du sacrifice et il faut de la chaleur, il faut du temps perdu sur le sol qui se sèche, il faut en prendre encore un, encore deux et puis il y faut tout le reste, les autres, les perdus, les terribles, ce qui sera oublié, ignoré, rejeté. Ils sont sur le chemin et un doigt du pied sur un autre, ils foulent la boue sèche, l’éternel a soufflé.

La vie est figée sur le sol, sur la paille, les batailles, les soldats si inquiets, la vie s’écoule au soleil, sur le sable, sur le temps sec, sur les cordes roulées à terre, les prisonniers sont au supplice, l’espérance envolée, un deuil perdu, tenté, soufflé, ils se désolent, ils engrangent le malheur si tôt venu, la douleur si riche. Ils sont à volonté, ils sont sans arrière pensée, ils avancent vers un trou noir.

Ils sont yeux et sans passion, ils sont perdus et ils avancent sur le sol sec, sur le chemin qui les perdra, qui les tournera, qui sera loin, qui sera dur, qui les laissera sur le flanc, qui les ignorera, qui dira il faut encore séduire et recommencer, la route est longue, le temps est clair, la brise va souffler. Il faut en prendre encore un, encore deux et puis il y faut tout le reste, les autres, les perdus, les terribles.

Tout sera oublié, ignoré, rejeté, ils sont sur le chemin et un doigt du pied sur un autre, ils foulent la boue sèche, l’éternel a soufflé, la vie est figée au sol, sur la paille, les batailles, les soldats inquiets, la vie au soleil, sur le sable, sur le temps sec, sur les cordes à terre, les prisonniers sont au supplice. Il faut séduire et recommencer la route est longue, le temps est clair, la brise va souffler.

14 Juillet 2009.

1 commentaire:

  1. La tristesse, qu'est-ce que c'est ?
    Un long sanglot qui va et s’en revient dans un retour de vague. Ô ! triste, triste ce cœur griffé sur le fil de l'étrange.

    De longues griffes avancent sur le chemin des sacrifices. La chaleur est pesante, et la terre crie sa soif bouche ouverte, cœur en croix. L’attente est terrible sur cette terre aride aux rigoles de démence, où l’angoisse prend sa place sous le souffle du ciel.

    Le malheur, la douleur, et le feu des mitrailles. Le néant effleuré, et les yeux effarés. La peur dans le ventre, la bouche déchirée, et l'espoir avorté. Attention ! Grand silence, la brise va parler.

    "Il tire le fil, il dévide sa toile". Ô ! Triste, triste je suis mon frère.

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