jeudi 31 janvier 2019

Il est au ciel, dans leur idée.

Cela parle, cela parle, un par un, le tremblement est immense, la vie est corsetée, on entend un mot après l’autre, un tac et un tic et cela ne converse pas, la rudesse du tiers et du quart, le compliment, si décidé on se retourne

et on engrange, on finit une histoire, encore une série d’impatience, on aligne, on étale, on tique, et tape le bruit sur le dos, sur la jambe, la peau est battue, rebattue, les ongles souples et fragiles, on se lacère et recommence,

les erreurs, les bijoux. On se pose sur le rebord, on étale sur la peau le serment, on fixe le bon rajout, la route en fleur, le précipice, le bien à dire, si bon, par cœur, si grand, si tendu, si habile, on perce le flanc,

la vie s’écoule, le bois penche, on est étendu au sol même, on est étalé sur le sable, on se gonfle et se domine, on retient sur la peau presque noire, on défile le ruban, sur la stupeur, on s’interroge, on est grandi par le bonheur,

on est épuisé, on soupire, on est fendu et sans ardeur. Et on penche et on enclenche une oraison, pour les épis foulés, serrés, perdus, répandus au sol même, sans rien en faire, ni courir, ni germer. Ni sec, ni mouillé, on se retire

et foule, on foule, le sol lui-même. Le ruban blanc et bleu, la perle au cœur, la figure noire, on chante à la mer, on chauffe la vie, on répand au sol même, même, la suite et la solution, l’herbe est foulée, les grains ne sont ni secs, ni mouillés,

on se répand, on tourne, on vole, la vie est ébréchée, la fatigue installée, la certitude au côté, la pure raison pour les idées, on se tourne et se répand, le sol est couvert et aride. Les erreurs au poids du monde, la carapace,

le miel répandu, on est comblé et en place, on se répand et on souhaite une affaire au goût de sang, la rage est morte, la colère fuit, on est étendu, l’âge pèse et ordonne. La raison sage et suivie, on se donne, on se bouscule,

on s’en étranglerait presque. La ferveur intense, idiote, répandue, recommencée, on se donne au vent, au temps, à l’orage, la vie est lente, lente, le cœur à l’aise, on avance sur le tiers, sur le quart, dans la foule,

dans l’être immense qui renverse et détend, refoule et en rupture on défie le poids, on défie la rage. Cela parle trop de perles et de trésors, de fibres de lin et d’orgeat coulé au menton, dans la chaleur et dans le bruit,

le gras au sol, le cœur tourné sur le devant, au bord, au bord, dans le devoir et le service, dans la stupeur, sans tremblement, sans tremblement, une chose, une chose, une autre, une autre, les yeux écartés, les lèvres retroussées,

on se défile, on respire, on est tendu et en attente, on est perdu au sol même, sur la marche, sur la trace des pas, des pas. Ils ont foulé, le sol, les herbes, les pierres, les coquillages, les étendues de sable et d’eau

et absorbées et devant tous, ils ploient les bras, ils tirent sur le masque, la correction est imprécise, le trait serré, le regard gomme et corrige, le temps est-il assez bleu, le temps est-il assez à l’avantage, ils se retournent,

ils se refont, ils sont perdus au sol encore, ils sont surpris et sur les dents, ils sont au présent et ils comptent un mot, un autre, une autre erreur, une pierre, un brin d’herbe, une chanson. Face à la mer, une chemise au vent flotte,

ils se détournent et ils commentent le poids des ans, le prix des choses, les corps épuisés, les yeux rougis, les mains griffées, le sel aux dents, la bouche, le cœur, en forme, le cœur, en forme de fruits sucrés.

De rires tendus, on est perdu et on se tord au soleil, un peu blêmes, un peu jaloux, un rien rusés, comme par habitude, on recommence, on se tourne et se répand, on s’interroge, on est grandi par le bonheur, il est au ciel, dans leur idée.

02 Août 2009.

1 commentaire:

  1. Ils sont pris dans des chaînes dont ils sont l’origine. Ils vont entrer en résistance, recomposer le temps et continuer. Continuer une nouvelle vie plus légère, une vie tracée par la lumière sur les chemins de terre.

    " Dans le bruit, le gras du sol", l'écriture d'une voix, le mouvement d'une phrase, la naissance d'un mot qui tremble et qui respire, une trace de pas sur la page de sable. Une écriture de pierres, d'herbes et coquillages, une écriture d'eau claire, de sel et d'écume qui chaque jour ouvre l’âme.

    Sur la peau et sur le sable une erreur, un brin d'herbe. Une fleur babille et chatouille le cœur de l'enfant de la plage. Un ruban se défait et libère le mot qui s'envole vers le large… une idée, un ciel bleu, une pierre, un mirage.

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