dimanche 20 janvier 2019

Retour déposé, écarté.

De la bouche du ciel coule une sève de coriandre et d’orange. Une porte s’est ouverte, le tabernacle maternel offre son sein gorgé de lait et de miel, de fruits juteux à la peau fine et câline. La vie, l’amour, la mort se faufilent par les interstices du temps, la saison avance.

Les vagues remontent les souvenirs d’antan. Les oiseaux sont contents et distendent le temps. De grands "draps d’aube fine" glissent sur le rebord du monde, dans l’espoir que le ciel leur envoie un grand souffle.

Ils chantent sous le ciel la lumière et les cendres du matin qui avance. Les lignes de la vie foisonnent sur le sable et griffent le cœur des arbres en un frémissement continu, une agitation des vagues, et de pleurs anthracite.

Le chagrin est immense sur la route de l’exode. Les enfants en souffrance, perdus au-delà des rivages, en arrière de la source, en avant des cataclysmes. Ils avancent vers l’inconnu sur cette route de désertion et de déluge, avec dans le cœur l’espoir inassouvi d’une douce lumière.

Maria Dolores Cano, 20 janvier 2019 à 10:14


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