lundi 21 janvier 2019

Contenus et impatients.

La tête dans le linge, à lui seul il décompose l’instant, il alourdit la cadence, il entend bien tard la voix étrange, le remord au bord du mur. Il défait la vie en parallèle, il se compte sur le bout des doigts, la confiance est dans sa poitrine, il remâche et sans entrave diffuse son heure perdue, son sabre clair, sa chance infinie, il est refait, il est fourbu, il tire sur le ciel qui passe, un projet, une raison calmée, il vire au flot terni, il mord à sa bouche le feu au ciel, nourrit le temps.

Il est offert aux regards même, il est revenu sur le tard, il couche sur les draps plissés, à l’heure propice, à la chaleur morne, il est tendu et en partance, il rêve encore, le sang mêlé à l’eau, la bouche tordue, il suinte clair sur la journée.

Sur le sentier ils avancent, ils sont contenus et impatients, ils tournent et recommencent et courent sous le ciel, la brume, le soleil pale revenu, le sable entre les doigts, les genoux claquent, ils s’étalent, ils courent et ils vont par trois, ils tirent sur la jambe, ils tournent dans l’air fané, le soleil est loin derrière, les nuages couvrent le pied, ils sont essoufflés, ils avancent, ils sont sur le chemin de sable et de cailloux, les animaux ferment la pente, le soleil est loin, bien noué.

Il sont trois, ils s’achèvent dans le lointain, ils sont passés, ils courent sur le pas des anges, ils ferment la route aux osiers, ils sont perdus et ils tirent la jambe, le souffle court ils tirent le ciel sur la rive, le soleil est caché le temps si lourd sur les silhouettes, ils se déprennent et se tournent encore, ils sont perdus dans les nuages, un hiver en avance est là, ils sont dans l’air, dans les nuées de bêtes et d’yeux fripés, ils sont en avance, il rêvent, le temps est beau, le souffle est court, ils avancent sur le passage, ils rient et tournent sur le flanc, la vérité est en voyage, ils inventent un rythme lent.

Rumeur, pâleur, chaleur, murmure, ils se contentent, du souffle court, la peau est tendue, la chair est mûre, ils posent bien le pied, le teint est court, le ciel est ébouriffé de nuages, de mots jolis, de rires en creux, ils se tournent, ils sont en nage, le temps est lourd, le pied avance.

Au loin, au lit la tête dans le linge, il décompose les instants, il dit et chante et pose et racle seul le moment, il fait chaud, le temps est lourd et la grâce est en voyage. Sur les pieds, sur le sable, sur l’instant, loin des tourments, le monde avance. Ils sont rois, ils accomplissent le bonheur.

21 Juillet 2009.

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