vendredi 25 janvier 2019

Retour d'un mot, d'un autre.

Il tourne et se retourne, commence et recommence cette ligne sans fin. Il pose un mot et un autre, les assemble, les arrange, les griffe, les accroche, les fend et les refend. Les mots se décrochent, s'égarent, glissent et disparaissent pour reparaître enfin. Alors il se dit qu'il a grand faim, car tout cela dure depuis longtemps, dans ce silence de pierre si dur qu’il fend et refend inlassablement.

Il perd et recommence. Un ruban flotte rouge et disperse les mots qui se perdent au vent sans crainte, sans remords. Le pied glisse sur le sable, l’œil se pose sur l’horizon d’où les mots libérés jaillissent vers l’aurore.

Le soleil est perdu dans la gorge du temps, il s’est brisé le cou et il a rendu l’âme. Le remord est immense sous le coût des outrages et l’absence de pain.

Maria Dolores Cano, 25 janvier 2019 à 09:34

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